Bren avant

 

Histoire de la commune

Avant 1790, Bren était une communauté de l’élection et subdélégation de Romans et du bailliage de Saint Marcellin, formant une paroisse du diocèse de Vienne, dont l’église, dédiée à Saint Laurent et les dîmes appartenaient au collège de Tournon,représentant le prieur de Saint Donat.

Au point de vue féodal, Bren faisait partie du comté de Charmes, érigé en 1852 pour les Coste et passé en 1676, par héritage aux Béranger du Gua, qui le vendirent en 1776 aux Chabrières.

Au printemps 1789, les habitants de Bren indiquent que leur communauté est située sur une hauteur formant un pain de sucre dont le sol est pour la plus grande partie sablonneux, terre morte, bruyère et payes hermes (impropres à la culture), n’y ayant que très peu de fond fromental ; elle se trouve aussi, étant dans un pays sec et aride, sans aucune prairie naturelle n’y artificielle et, lors que les orages sont excessifs, ils ont le regret de voir leur terrain et récoltes emportées.

Les récoltes qui s’y perçoivent sont du seigle, blé noir et quelques légumes. Tout sert à la nourriture des habitants, n’y ayant pour ainsi parler presque de blé froment. A l’égard de la récolte de vin, elle est de petite qualité et tout au plus suffisante pour la consommation.

Dans les temps de disette, les habitants sont obligés de se rendre soit en la ville de Romans, soit en celle de Saint-Vallier pour y acheter leurs grains nécessaires, mais les chemins pour y aboutir sont des plus inaccessibles, n’étant que sable, montées, descentes, combes affreuses et précipices. Il n’y a aucune forêt, soit bois taillis, soit bois de haute futaie, et les habitants pour leurs consommations n’usent pour la plupart que de bruyères, balais et mort bois.

En 1850, les principales productions de la commune étaient le blé, le bois et les fourrages. En 1930, on y trouvait un épicier, un cordonnier, un maréchal ferrant et deux cafés restaurant.

Cette commune fait partie du canton de Saint-Donat-sur-l’Herbasse depuis la
Révolution Française.


Les origines de Bren

Le nom du village a évolué au fil des années. Breno en 967, Bregno en 1080, Brens en 1521 ou même parfois Brein avant de devenir définitivement Bren.

Plusieurs hypothèses sont émises sur l’origine de Bren.

Bren ou bran serait d’origine néo-celtique. Bren s’écrit bien avec un “E” et se prononce brin. Dans une étude étymologique des noms, le Baron de Coston écrit en 1869 : “Bren est situé dans des coteaux sablonneux et boisés. L’idée de hauteur et celle d’arbre de bois étant rendue, dans les langues néo celtique, par des mots quasi similaires.
On retrouve le radical dans Breyn, hauteur, colline, Bren, Brin, tas, rochers.
Mais aussi arbre dans un sens générique et bois, forêt. De là le nom de la
forêt de Brenne, Silva Brennia, en Touraine et Berry.”

La signification de bren pourrait être aussi “son”, qui se dit en patois local brin.
Bren, situé sur les collines boisées, a été jusqu’au XX ème siècle un village pauvre. On consommait sur place et la farine et le son pour la nourriture. A cause de ses maigres ressources, peut-être a-t-on nommé le village ainsi.

Bren pourrait venir aussi de Brennus. Le Père Michel Perollier écrit dans son livre, “Bren, un village millénaire à la recherche de son passé” :

Les romains ont latinisé le mot bren néo-celtique et en ont fait, “Brennus”. Dans la tradition orale, c’est le mot qui est resté. Plusieurs fois, en effet, j’ai entendu des anciens raconter que le nom de Bren venait d’un Seigneur qui s’appelait Brennus. Son château, disait-on, car un Seigneur a toujours un château, était situé sur les limites des communes de Bren et Marsaz et, du doigt, ils montraient ce monticule rasé à une dizaine de mètres de sa hauteur. Il se trouve à gauche sur la route actuelle en descendant à Marsaz, après la dernière maison de la commune de Bren. Ne laissons pas perdre cette tradition qui a sans doute un fondement. Mais lequel ? Nous émettrons des hypothèses. Brennus, ce nom gaulois latinisé, fut d’abord une appellation commune désignant tous les chefs gaulois. Puis le mot fut personnalisé et Brennus devint un général gaulois sénonais qui vainquit les Romains près de la rivière d’Allia. Il marcha sur Rome, s’en rendit maître, livra la ville au pillage et aux flammes en 390 avant Jésus-Christ. Les Romains avaient pris la fuite devant ces hordes de Gaulois terrifiants par leur férocité et leurs hurlements, à l’exception de quatre-vingt consuls restés sur leur chaise curule.
Cependant, la jeunesse se réfugia dans le capitole où, après sept mois de siège, elle fut réduite par la famine, Brennus consentit à s’éloigner moyennant mille lires d’or.
Pendant qu’on pesait la somme, Brennus, jetant sa lourde épée dans la balance, aurait prononcé le mot célèbre devenu proverbial « Vae victis » (Malheur aux vaincus).
C’est bien de ce général qu’il s’agit dans la tradition orale qui circule à Bren, depuis des siècles, à propos de I ‘origine du village. Belle légende qui peut bien être née d’un fait historique, allez donc savoir… J’ai, en effet, retrouvé une allusion écrite de cette relation dans le mot de bienvenue prononcé par le maire de Bren, Monsieur Jean-Antoine Perrossier. C’était le 2 septembre 1923, quand il accueillait les personnalités invitées à I ‘inauguration du monument aux morts de la guerre 1914-1918. Lisez donc plutôt vous-même :
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Sources : Extrait de la “Drôme insolite” de Pierre Palengat
Dictionnaire topographique et historique de la Drôme par J. Brun-Durand
Bren, un village millénaire à la recherche de son passé par Michel Perollier